Le lundi perdu - BdT 2024

Les beautés du

Tournaisis

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Le lundi perdu, le lundi parjuré
Le 3ème réveillon du Tournaisien
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Le Lundi perdu ou Lundi parjuré est une fête traditionnelle qui se déroule le lundi qui suit l'Épiphanie, c'est-à-dire le lundi qui suit le 6 janvier. Elle reste surtout vivace à Tournai et dans la province d'Anvers. Cette tradition est également présente dans les villes de Lille et de Douai.

Au cours du repas familial, où l'on se doit de manger du lapin, un roi de table est désigné et tous les convives doivent le suivre. Le menu est codifié et traditionnel, petite saucisse en entrée, lapin à la tournaisienne, salade tournaisienne et galette des rois pour le dessert.

Les origines

Le lundi perdu est une tradition qui remonte tellement loin dans le temps qu'il est difficile de dire de quel parjure il s'agit exactement. L'origine et le sens de ce mot sont restés quelque peu obscurs. Toutefois, la plus ancienne mention est celle de Gilles Li Muisis, un chroniqueur tournaisien, en 1281.
(...)
L'origine du nom Lundi perdu est, elle, toute simple. Le jour de ces tribunaux, on ne travaillait pas. Pour célébrer la journée, on prenait un congé sans solde. C'était donc une journée perdue sur la fiche de salaire. Le folkloriste néerlandais J. Ter Gouw écrit en 1871: « La philosophie traditionnelle enseignait que tout travail exécuté ce jour-là était malheureux et perdu, c'est-à-dire sans valeur et inutile ». Aujourd'hui encore il existe une superstition qui affirme que le lendemain d'un jour de fête passe pour être porteur de mauvais augure. La conséquence naturelle d'une certaine ivresse du dimanche constitue aussi une incapacité plus ou moins marquée à se remettre convenablement au labeur le lundi. Ce lundi est donc, en effet, un jour chômé, c'est-à-dire perdu pour les travailleurs.
(...)
Cette tradition a longtemps eu un caractère très familial. C’était une fête où se retrouvaient les parents, grands-parents et enfants. Il ne s’agissait pas d’une fête somptueuse : la plupart des composants étaient des cadeaux reçus en étrenne de différents commerçants (boucher, épicier,…). C’était « jour de grand plucache ».

Il était de coutume de pendre l’animal, en l'occurrence le lapin, pendant quelques jours à l’extérieur afin qu’il rassît. C’était aussi un signe de richesse extérieure. Cependant certaines personnes ne pouvaient se permettre d'acheter du lapin et exposaient donc un chat à sa place. Le lapin provenait de l’élevage familial ou du marché matinal, mais il pouvait aussi venir d’un prix gagné à un jeu organisé le dimanche précédent (fers ou cartes). Cette coutume-ci n’a pas entièrement disparu.

Ce jour-là, on voyait aussi des groupes d’enfants (parfois même des adultes), déguisés en rois mages pour demander leur « pardieu », la part réservée au pauvres. Aujourd’hui encore, entre le 1er janvier et la fête "Driekoningen", cette tradition perdure au point que les villages prévoient des panneaux de signalisation à l'attention des automobilistes. En néerlandais on peut y lire : "Let op : Zingende kinderen !" - soit "Attention : enfants chantants !").

Le repas traditionnel

La tradition tournaisienne du Lundi Parjuré recommande le repas traditionnel se composant de trois plats et d'un dessert.

  • L'pétite saucisse sert d'entrée ; elle est composée d'une petite saucisse servie avec de la compote de pommes ou du chou cuit au saindoux.
  • Le lapin aux pruneaux et aux raisins (Le lapin aux preones et aux rojins)
    constitue le plat principal de ce repas. Ce « lapin à la tournaisienne » se déguste accompagné de pommes de terre cuites à l'eau ou la vapeur.
  • Une salade composée sert de dernier plat. On la nomme aussi « salade tournaisienne ». Elle se mange avec du mutiau ou du jambon.
  • En guise de dessert, la tradition tournaisienne rejoint la tradition de l'Épiphanie en tirant les rois autour d'une galette fourrée d'une fève.

Ce repas plantureux singe les tablées des notables d'autrefois. L'abondance doit être bien réelle pour appuyer la symbolique.

Au fourneau !

  • Le lapin aux pruneaux et aux raisins (Le lapin aux preones et aux rojins) et sa salade tournaisienne.

  • Le mutiau.
Le mutiau (wallon picard) a pour synonymes mutchiau et mustê (wallon liégeois); il désigne le tibia et par extension le jarret de bœuf.
On le sert avec pain, oignons et cornichons au vinaigre et moutarde ou, aussi, une salade tournaisienne.
Ce plat peut se déguster le lendemain. Il peut être additionné de restes de langue de boeuf et le jarret de veau peut remplacer le jambonneau.

Ingrédients
      • 1 carotte
      • 1 oignon
      • 1 jarret de bœuf
      • 1 jambonneau de porc
      • 4 échalotes
      • 3 gousses d’ail
      • Thym, laurier, persil sel, poivre

Mise en œuvre
      • Nettoyer et trancher carotte et oignon.
      • Les mettre dans de l’eau avec thym, laurier, sel, poivre et porter à ébullition.
      • Y plonger la viande; faire cuire pendant 2 à 3 heures et laisser tiédir.
      • Égoutter la viande, la désosser et la hacher.
      • La reporter à ébullition dans très peu de bouillon pour réduire.
      • Nettoyer et broyer persil, échalotes, ail.
      • Les mélanger à la viande et mettre le tout en forme dans un bol ou un saladier.
      • Laisser refroidir, au frais, minimum 4 heures.

  • La salade Tournaisienne.
Rendez-vous directement dans le site très beau et très bien expliqué : http://www.delicesdemimm.com/archives/2020/01/13/37937442.html

Le jeu.

La coutume était de « tirer les rois » au début du repas. Les billets des rois étaient des vignettes gravées sur bois du xviiie siècle que l’on trouve encore aujourd’hui aux éditions Casterman. On commençait par s'assembler en grande tablées. À chacune des tables, les convives tiraient au sort un rôle à tenir. L'ordre du tirage suivait l'ordre d'âge décroissant des participants. Parmi ces rôles, étaient représentés :

Le Roi ou la Reine qui mène les débats et boit toujours bien en évidence.
Le Valet qui annonce quand sa majesté boit par la formule consacrée "Le Roi/La Reine boit !" afin de prévenir les convives qu'ils doivent boire à leur tour.
Le Fou du Roi qui s'assure que la parole du Roi ou de la Reine est respectée, et que chacun l'accompagne lorsqu'il ou elle lève son verre. Et gare à celui qui oublie, car son visage sera noirci à l'aide d'un bouchon brûlé. Gare au Fou s'il ne remplit pas son rôle, c'est lui qui en sera noirci.
Le Verseur qui veille à ce que tout le monde ait un verre rempli, pour être en mesure de suivre le Roi ou la Reine.
Le Cuisinier qui prépare le festin des convives.
L’Écuyer Tranchant qui accompagne le cuisinier pour l'aider à découper et servir le lapin et les différents aliments.
Le Portier qui en échange d'une dringuelle (wallon signifiant pourboire, dérivé du néerlandais drinkgeld) (il accepte surtout le liquide) ouvrira les portes pour les convives.
Le Messager qui transmet les messages des autres convives à sa majesté.
Le Conseiller qui avise sa majesté de joyeux conseils selon l'ambiance du moment.
Le Suisse qui a ses heures dérobe les verres des autres invités afin de se délecter de leur contenu.
Le Laquais veillera à aider les convives à s'asseoir en bougeant leurs chaises, en les débarrassant. Il veillera aussi à combler les désirs de sa majesté.
Le Secrétaire s'affairera à entretenir les invités par sa poésie les différentes breuvages consommés au cours du repas.
Le Musicien sera responsable de l'ambiance musicale de la soirée, par le chant à la demande mais toujours en échange de quelques breuvages.
Le Ménétrier lui aussi en échange de breuvage s'emploiera à faire danser les convives au son de son instrument.
Le Médecin afin de veiller à la bonne santé de ces amis pensera à régulièrement passer les commandes hydratantes de ceux-ci.
Le Confesseur.


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