Ses remparts - BdT 2024

Les beautés du

Tournaisis

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Tournai et ses remparts
Les richesses de la ville face à ses envahisseurs
Je n'ai pu m'empêcher que de recopier l'excellent travail de Mme Blin Florine (Les enceintes antiques et médiévales de Tournai et les tours Marvis.) Son travail est superbe et reprendre des morceaux de son oeuvre est à mes yeux un gage de reconnaissance de ce beau travail.

(...) Tournai est une ville dont l'origine remonte à l'antiquité. Son implantation sur les rives de l'Escaut lui apporte commerce, richesses, croissance démographique et foisonnement culturel. Tournai attire les hommes à s'em emparer et petit à petit, les tournaisiens vont bâtir des défenses urbaines. C'est ainsi qu'un camp romain (Ier siècle avant Jésus-Christ) et un castrum (IIIe siècle après Jésus-Christ) auraient été construits sur la rive gauche de l'Escaut. Aux XII et XIIIe siècles, la ville devenue commune érige une nouvelle limite défensive bien plus grande, la première enceinte communale. Cette limite sera bien vite dépassée, le tissu urbain explosant, Tournai prend la décision de protéger ses faubourgs et nouvelles acquisitions. La deuxième enceinte communale est construite dès la fin du XIIIe siècle jusqu'au début du XIVe siècle. Les traces de ce rempart sont encore aujourd'hui présentes dans l'urbanisme tournaisien, il s'agit des boulevards. (...)

(...) Tournai est au XIIIe siècle à l'apogée de sa richesse et des monuments plus beaux les uns que les autres sont construits. C'est ainsi que de nouvelles paroisses sont créées, amenant l'édification de nouvelles églises paroissiales. La cathédrale Notre-Dame connait, elle, une remise au goût du jour. Son chœur roman est ainsi détruit pour faire place à un tout nouveau chœur gothique. Bien vite, la commune entre en possession de nouveaux terrains, le Bruille et les Chaufours, et dépasse ses limites fortifiées. Il devient donc vite nécessaire de bâtir une nouvelle ligne fortifiée, bien plus grande, la seconde enceinte communale. Construite entre 1277 et 1302, elle s'étend autant sur la rive gauche que sur la rive droite de l'Escaut. (...)
Après avoir été défendue par une enceinte gallo-romaine et une enceinte épiscopale, Tournai est dotée d’une première enceinte communale dans la seconde moitié du XIe siècle. Cette muraille est octroyée par le roi de France Philippe-Auguste dans une charte royale conférant à Tournai le statut de commune. Contrairement à ses prédécesseurs, nous en conservons des traces hors du sol .

La Ville, à l’étroit dans ces murs, décide au tournant des XIIIe-XIVe siècles la construction d’une seconde enceinte communale


Tournai et son enceinte gallo-romaine
Reconstruite sur base de la fondation et de plans
Une première enceinte gallo-romaine est construite au IVème siècle après Jésus-Christ pour assurer la protection de la ville contre l’avance des Francs. Cette enceinte est dévastée lors de l’invasion des Normands en 881.

En 898, Charles le Simple autorise l’évêque de Noyon qui a autorité sur Tournai à relever l’enceinte gallo-romaine détruite pour faire face à la gourmandise du comte de Flandre. Cette enceinte épiscopale entoure une ville située uniquement sur la rive gauche de l’Escaut. Elle part du fleuve à hauteur de l’actuel quai Notre-Dame, remonte entre les rues des Fossés et du Cygne, puis entre les rues de l’Yser et des Choraux pour rejoindre l’emplacement de l’actuel beffroi, se prolonge vers l’actuelle place Reine Astrid et redescend vers l’Escaut entre les rues des Carliers et des Puits-l’Eau.
Tournai et son premier rempart communal
2720 m de périmètre pour une surface de 47 ha
Après avoir été défendue par une enceinte gallo-romaine et une enceinte épiscopale, Tournai est dotée d’une première enceinte communale Entre 1197 et 1202. Cette muraille est octroyée par le roi de France Philippe-Auguste dans une charte royale conférant à Tournai le statut de commune. Contrairement à ses prédécesseurs, nous en conservons des traces hors du sol. Lors de l’aménagement de la première enceinte, les tours ont été construites selon un plan carré. Toutefois, ce système présentait des défauts militaires importants, tels que des angles morts assez conséquents empêchant une défense optimale de la tour et des remparts.

Cette enceinte est en partie basée sur l’ancienne enceinte épiscopale mais élargie suite à l’extension de la ville, extension due à l’accroissement de la population et du nombre de paroisses. La nouvelle enceinte englobe le quartier du forum (actuelle grand place), le quartier Saint-Piat et, sur la rive droite de l’Escaut, le quartier entourant l’église Saint-Brice.Plus étendue et plus imposante, elle protégeait les quartiers du Marché, de Saint-Piat et de Saint-Brice. Outre cette portion de courtine située aux abords du séminaire, ses portions conservées et protégées par le classement sont essentiellement la tour du Cygne, le Fort Rouge et la tour Saint-Georges. Ses 2720 m de périmètre enserraient 47 hectares du centre (cathédrale, marché, Saint-Piat, Saint-Brice), davantage en rive gauche (2/3) qu’en rive droite en débutant sa construction à la rive gauche.

Ses points encore debout sont, entre autres, la tour du Cygne, le Fort Rouge, la tour Saint-Georges, la Loucherie… La seule porte d’eau (structure de défense) se situait au niveau de la passerelle dite "de l’Arche". L’arche en question fut démolie vers 1830. Les fouilles menées ces dernières années ont révélé de nouvelles données et remis en question ces acquis chronologiques. La portion de la 1ère enceinte a été classée comme site le 5 décembre 1946 (tours, murs de courtine, jardins, plantations et restes de l’enceinte du XIIe siècle).

Voici un article de l'agence du patrimoine de la Wallonie :

Quelques rares élévations de cette enceinte sont encore visibles dans la ville : la tour des Rédemptoristes, celle du Cygne, le Fort Rouge, la tour Saint-Georges, la poterne de la Loucherie, la tour du Séminaire ainsi que des portions de courtine. Ces monuments ont généralement fait l’objet de transformations successives mais n’en révèlent pas moins la survivance des fortifications de la fin du 12e siècle. Le tracé de celles-ci a pu être précisé par la découverte de nombreuses portions de courtines, tours ou portes lors de diverses opérations archéologiques, particulièrement ces vingt dernières années. Certains de ces vestiges ont été conservés et mis en valeur dans les aménagements récents. Citons la tour du Réduit des Dominicains, la porte Sainte-Catherine révélée dans la cave du n°47 de la rue Saint-Piat, la tour de la Vigne dissimulée derrière le n°88 de cette même rue, les morceaux de courtine visibles dans le complexe de la Mutualité chrétienne rue Saint-Brice et enfin la tour de Monthagu marqué au sol dans le parking de l’ancien hôpital Saint-Georges quai Saint-Brice. D’autres traces matérielles ont été détruites ou réenfouies comme la tour mise au jour au Marché aux Jambons, la porte Ferrain sous la rue de l’Yser, la porte de Marvis rue Saint-Brice et la courtine fouillée rue des jardins.

DURY C., 2007. « Tournai : les fortifications médiévales et modernes, avec la tour Henri VIII », dans DEJARDIN V. et MAQUET J. (dir.), Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, p. 258-263.
PIERQUIN P., 2008. Le patrimoine militaire tournaisien, Tournai.
La tour St Georges
Construite de 1188 à 1202, elle se situe à la rue St Georges (près de la Grand Place) et sera classée "monument" le 20 octobre 1947.
La tour du Cygne.
Même s'il est difficile de donner sa date de construction, elle se situe à l'impasse de la rue du Cygne et est classée "monument" le 12 décembre 1947.

Cette tour est appelée la Tour du Cygne pour des raisons pas tout à fait claires. Il s'agit essentiellement d'une tour de fortification qui devait faire partie des anciens ouvrages défensifs de la ville. Les vestiges sont en fait assez bien conservés. Construite avec une base carrée et coiffée d'une couronne circulaire pour une vision panoramique et des angles de tir complets pour les flèches et autres projectiles.

Les deux parties bien distinctes de la tour du Cygne ont été construites dans le même matériau (pierre de Tournai) et présentent des percements d’époques différentes. La partie basse comprend une baie moderne, tandis que la partie haute conserve l’emplacement de ses créneaux ainsi que des consoles triangulaires qui servaient de support aux mantelets (volets en bois qui occultaient les créneaux). Elle a été reconvertie en logement privé.
La tour du jardin rédemptoristes

Tour de plan rectangulaire attachée à la tour du cygne par une courtine qui délimite le jardin des Rédemptoristes et rejoint la tour du Cygne, distante de 35m d'elle.
Se trouvant dans une propriété privée, j'ai malgré tout l'occasion de vous montrer la photo reprise de mon partenaire "les amis de la citadelle". Une demande sera faite au propriétaire pour photographier cette tour une fois son identité connue.
Le Fort rouge.
Tirant son nom de sa toiture tardive en tuiles rouges, le Fort Rouge n’est autre qu’une tour d’angle de la première enceinte communale de Tournai (XIIe- XIIIe siècles) et, à ce titre, un des témoins de la transition militaire opérée, à cette époque, entre plan quadrangulaire et circulaire, il s'agit d'une tour d’angle où fut établie pendant un certain temps la Monnaie royale.

Probablement détruit en 1213, le Fort Rouge est reconstruit en des dimensions plus imposantes permettant de mieux défendre cette portion anguleuse du rempart. Le fort est depuis constitué de quatre niveaux sous une toiture presque conique. Le dernier de ces niveaux dispose de consoles triangulaires qui soutenaient à l’origine des mantelets, volets en bois occultant les créneaux. Suite à la construction de la seconde enceinte communale (XIIIe-XIVe siècles), le fort perd sa fonction militaire. Son fossé (dit Kinsoen) est comblé et la tour est englobée dans la propriété du comte Dumortier.

Le Fort Rouge a fait l’objet d’une rénovation et d’une mise en valeur laissant apparentes les traces du plan originel de la tour. Sa remarquable restauration a été achevée en 2003 pour en faire un appart-hôtel. La statue de Martine et son chien patapouf se trouve à son pied et le square Roger Delannay qui a été créé après sa rénovation l'entoure. Le site où se trouve le fort porte le nom de "îlot des Douze César" faisant référence à la maison du Comte du Mortier construite en 1750 dont la façade était ornée de bustes de César.
Tournai et son second rempart communal
5150 m de périmètre pour une surface de 185 ha
La Ville, à l’étroit dans ces murs, décide au tournant des XIIIe-XIVe siècles la construction d’une seconde enceinte englobant les nouveaux faubourgs de Tournai (seigneuries du Bruille et des Chaufours). Au XIIIème siècle et au début du XIVème, une seconde enceinte communale doit être érigée suite à un nouvel accroissement de la densité de population lié à un plein essor économique. Le tracé de cette enceinte correspond à nos boulevards de ceinture actuels. Cette enceinte est construite avec une extrême solidité, la plupart du temps sur le roc et avec des matériaux extraits sur place.

La muraille était flanquée de 68 tours espacées de 60 à 70 mètres et percée de 18 portes. L’approche des murailles était défendue par un fossé. L’enceinte comprenait 18 portes, dont deux portes d’eau fortifiées, et plus de 60 tours. Celles-ci étaient construites sur des plans circulaires, semi-circulaires et en U et étaient dotées d’archères philippiennes. Certaines d’entre elles étaient même renforcées d’étrier, sorte de baie placée sous l’archère qui permettait les tirs défensifs vers la base des tours. elle s'adapte aux évolutions de l'art de la guerre et à un armement plus perfectionné et destructeur. De vastes zones non bâties permettent en ses murs d'être mise en culture afin d'assurer les besoins alimentaires lors des sièges.

À partir de 1865, la citadelle et l’enceinte médiévale sont démantelées et font place à de larges boulevards et des jardins publics. Actuellement, Tournai garde quelques vestiges de cette enceinte : le plus connu étant le Pont-des-Trous (seule porte d’eau fortifiée conservée de Belgique), mais également les tours Saint-Jean et de Marvis, situées le long du boulevard Walter de Marvis.
Le pont des trous
Le plus célèbre des remparts qui n'est pont que de nom, le pont des Trous est l'un des plus prestigieux vestiges de l'architecture militaire médiévale de Belgique de style gothique. Beaucoup de théories existent sur l'origine du nom mais la plus probable est un rétrécissement de "le pont qui mène aux trous", les Trous qui étaient à l'époque le surnom donné aux écluses. Les tours sont plates du côté ville et arrondies côté campagne pour mieux résister aux boulets de canon. C'est à côté de ce pont, sur la rive droite, que se sont trouvés les 2 premiers bâtiments de la gare de 1842 à 1874.

Ce monument unique en Belgique défendait le cours de l'Escaut dans sa traversée de la ville. Les 2 tours furent construites pour servir de porte d'entrée de la ville. La tour de la rive gauche situé au quai des Salines (tour du Bourdiel) a été construite en 1281, tandis que celle de la rive droite située au quai des Vicinaux (tour de la Thieulerie) date de 1304. Construites à 25 ans d'intervalle, les deux tours étaient reliées par une chaîne pour empêcher l'invasion par bateaux puis élaboration d'une courtine avec toiture comme pour les tours. Maintes fois transformées pour des besoins de circulations fluviales, elle est une porte d'eau aux multiples visages dont on ne peut que les supposer. Il fallut encore 25 ans pour élever les arches. Le pont des Trous sera classée "monument" le 12 décembre 1947.

En 1864, le Pont des Trous avait failli disparaître avec la démolition de l’enceinte dont il était un élément. C’est grâce à l’intervention de la Commission royale des monuments, ancêtre de la CRMSF, qu’il fut sauvé. Pour autant, privé abusivement de sa toiture en 1847 lors de travaux qui, selon un historien tournaisien du 19e siècle, lui « ont enlevé le cachet pittoresque qui le distinguait », sa restauration était plutôt décriée. « Malheureusement les tours ont été modernisées et la galerie a été restaurée d’une manière absurde », regrettait-on lors d’une excursion savante en 1901. La Commission parlait, elle, de « mutilations ». Mais le plus grand danger venait de l’Administration des Ponts et Chaussées qui le considérait déjà comme un « obstacle » à la navigation (pour des bateaux de 600 tonnes alors), parlant même d’« ouvrage inutile et nuisible ».

Plusieurs solutions furent étudiées : déplacer le pont, supprimer une des deux piles, surélever l’ensemble... En 1930, l’idée de détruire les arches afin de les remplacer par une voûte en béton fut même envisagée. Devant la menace et la désapprobation de la ville, une procédure de classement fut initiée en 1933 par le ministre des Arts. Saisie, la Commission transmit en 1936 un dossier au ministère de l’Instruction publique qui étudiait un projet de règlement en vue du classement des biens de l’État, aucun ne l’étant jusque là. La procédure s’éternisa. Finalement, en 1939, on envisageait plutôt un contournement du pont ce qui agréait la Commission, quand la guerre éclata. Le 19 mai 1940, l’armée britannique dynamita l’ouvrage pour retarder l’avancée allemande, détruisant l’arche centrale et ébranlant le reste.

Les arches restantes furent détruites en 1946 et remplacées par 3 autres n'ayant plus les mêmes proportions pour le passage des péniches de 1.350 tonnes. Avec l’élargissement du canal, la reconstruction des piles dont l’axe est modifié de 5 degrés pour être parallèles aux quais, les trois arches, ainsi que la galerie supérieure, sont totalement refaites, l’arche centrale devenant plus large que les deux autres pour laisser passer les bateaux : 11,3 m de large pour 9,1 m de hauteur contre 7,18 m et 8,25 m. Toute la partie entre les tours, de 2,4 mètres plus haute que l’original, est donc une superstructure de béton armé recouverte d’un parement de pierres. Même les tours seront rehaussées de 2m40 au moyen de vérins.

1986, la tour de Thieulerie sera reconvertie en restaurant. Les travaux supprimeront sa fonction de porte en y plaçant des w.c. Il était un lieu de visite très apprécié de l'Escaut via des petits bateaux que l'on appelait "Bateau-Mouche". Le restaurant fermera ses portes

31 juillet 2019, la politique locale et la région wallonne (propriétaire) détruisent à nouveau l'arche au vue d'élargir l'arche centrale et de réhabiliter les quais. Les tours subissent également une énième rénovation bien méritée.
L'arche est entièrement démontée et refaite dans le même style. L'arche centrale est de nouveau agrandie pour laisser passer des bateaux de plus grand gabarit. Cette actualité a d'ailleurs fait couler énormément d'encre sur le devenir final de cette arche. Des journaux dans le monde entier ont même fait sous-entendre que le pont entier allait être détruite ce qui a davantage fait grincer des dents. Voulant le rendre moderne, le gouvernement a été contraint de revoir son projet grâce aux Tournaisiens et en particulier à des associations de défense du patrimoine afin que ce dernier conserve son cachet médiéval.

14 avril 2023, soit 1354 jours (3 ans, 8 mois et 15 jours) plus tard, a été inauguré la rénovation terriblement critiquée par les Tournaisiens terriblement attachés à son patrimoine. Sa rénovation et sa nouvelle adaptation aux conditions des temps actuelles ont été motivées par la volonté politique de laisser passer des bateaux de très gros tonnage. Il a fallu adapter tout les ponts de Tournai ainsi que l'unique porte d'eau restante. Cette date clôture également un chantier de rénovation intégrale de la partie fluviale de Tournai même s'il reste encore la passerelle de l'arche aussi appelé passerelle Saint Jean. On remarquera la disparition de la porte de la tour de la Thieulerie (rive droite) afin de remettre la tour comme à son origine.

Un grand merci à Aurélien Sinzobahamvya alias ADAslice pour cette superbe vue 3D du pont des trous avant sa transformation.
Un autre article sur cette porte d'eau peut être lu ici : http://il-etait-une-fois-rumes.wifeo.com/pont-des-trous-tournai.php
Avant sa rénovation
La rive gauche
La rive droite
La tour Henri VIII.
Elle se situe dans le parc Henri VIII au croisement de la place Verte, de la rue du Rempart, de la rue du Château et de l'Avenue Leray
En 1513, Henri VIII Tudor, roi d’Angleterre, s’empare de Tournai et, en 1515, il fait construire un château à l’intérieur de l’enceinte communale. Ce château est en fait un quartier fortifié encastré dans la ville tout en en étant isolé par un fossé. De ce château, de cette citadelle, installée sur la rive droite de l'Escaut, il reste le donjon. Une muraille passaient par la rue Joseph Hoyois et la Place Verte actuelle.

Le château occupait presque un huitième de la superficie de la ville. À l'une de ses extrémités, une tour massive, dite «Grosse Tour» , "la tour Anglaise" ou Tour Henri VIII, servait de donjon. La citadelle fut démantelée en 1667, après la prise de la ville par Louis XIV. Il n'en subsiste que la Tour Henri VIII. Cette construction massive a un diamètre de 25 m et ses murs sont épais de 6,25 m à la base. La Tour sera restaurée en 1854.
Lors de l'arrivée du chemin de fer en 1842, une ouverture fut pratiquée pour le passage des trains ; la gare se situait alors sur le quai de l'Arsenal

Depuis 2008, ce vestige du temps passé est entouré d'un immense échafaudage inutile et inesthétique qui faisait croire à sa rénovation. Hélas à l'abandon depuis tout ce temps, elle vient d'être rachetée par son propre vendeur, la ville de Tournai en 2017 pour  5240 € (il était vendu pour 1€ symbolique ...) Longtemps le Musée d'Armes et d'Histoire Militaire de la ville, espérons que ce bâtiment va retrouver sa gloire du temps passé ...

Tournai est la seule ville belge à avoir été sous domination anglaise. Cette période ne dura que de 1513 à 1518, la ville faisant ensuite partie des Pays-Bas espagnols.

Source principale : Wikipedia et La une

On en parle
Avant 2008
Juillet 2023 : fort végétalisée
vers 1900 avec son pont
Les tours St Jean.
Les tours St Jean se trouvent sur le côté droit du parc Marvis, derrière la caserne St Jean. Ces 2 tours sont souvent confondues avec les 2 tours Marvis. C'est grâce au léger décalage du boulevard Walter de Marvis, ces tours ont été préservées. Ces tours sont érigées en calcaire de Tournai et sont précédées de douves et sont circulaires. Ces ouvrages défensifs sont dotés d’archères philippiennes dont certaines sont renforcées d’un étrier, baie placée sous l’archère permettant les tirs défensifs vers la base de la tour. Ces percements sont également visibles à la porte de la Thieulerie (Pont des Trous).

Les tours Marvis.
Les tours Marvis se trouvent sur le côté gauche du parc Marvis (la partie vers l'Escaut) face au célèbre Bastions. Ces 2 tours sont souvent confondues avec les 2 tours saint Jean. C'est grâce au léger décalage du boulevard Walter de Marvis, ces tours ont été préservées.

Ces tours sont érigées en calcaire de Tournai et sont précédées de douves. Les tours de Marvis disposent d’un plan en U, qui permet de défendre davantage les côtés latéraux ainsi que le chemin de ronde. Ces ouvrages défensifs sont dotés d’archères philippiennes dont certaines sont renforcées d’un étrier, baie placée sous l’archère permettant les tirs défensifs vers la base de la tour. Ces percements sont également visibles à la porte de la Thieulerie (Pont des Trous).

Les remparts Marvis sont actuellement situés dans un parc créé au début du XXème siècle lors du comblement de la Petite Rivière. C’est Edmond Wibaut, Echevin des Travaux de l’époque, qui y fait planter, entre 1911 et 1916, des arbres qui, aujourd’hui, inspirent le respect tant ils sont devenus majestueux.
Ses vestiges
Ils ne sont plus là mais parfois ils ressurgissent
On retrouve ici et là des segments de vestiges des fortifications en retrait par rapport aux boulevards souvent dans des jardins ou encore des segments de souterrains reconvertis en cave ou entre 2 murs de maisons.
D'ailleurs, la plupart des villes fortifiées au Moyen Âge jusqu’à l’époque de Louis XIV ont vu les fossés le long de leur enceinte la plus large se transformer en parc au tournant de l’ère industrielle pour permettre aux riches familles installées à l’extérieur des centres-villes surpeuplés de profiter d’espaces verts. Puis la venue de l’automobile va transformer les accès en voies « rapides» appelées boulevards. Le site dit « les Bastions » près des tours St-Jean et Marvis en est un très bel exemple. C’est pour cette raison que l’on possède encore des arbres centenaires. D’où l’intérêt de protéger ces espaces aujourd’hui…
Marvis.
Ce bout de mur se trouve à l'entrée de la rue Saint-Brice devant nous lorsque nous arrivons de la chaussée de Bruxelles elle fait le coin avec l'avenue Bozière. La porte de Marvis y était accrochée. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le bas. Une pierre au sol possède un trou dans lequel pivotait la dite porte.
L'Arche
Ancienne porte d'eau médiévale, l'Arche est un des élément de la première fortification communale. Elle était construite en pierre de Tournai, composée de deux tours circulaires, reliées par une structure elle-même surmontée d’une galerie couverte. L’Arche » a été démolie entre 1823 et 1832. L'illustration a été trouvée dans un PDF. (https://docplayer.fr/112079374-Tournai-passerelle-de-l-arche.html)


Les Arcs du Chauffour
Ancienne porte d'eau disparue en 1874 qui faisait partie de la seconde enceinte communale. Elle était également appelée arc des Moulins ou Luchet d'Antoing (au début du XIVème siècle).
La photo provient de L’ASBL les amis de la citadelle de Tournai.

Cliquez sur cette photo et découvrez l'article très complet sur ce morceau d’histoire de notre belle cité.
Le Jardin du séminaire
Cliquez sur l'image pour découvrir le reportage de notélé
Situé dans la rue des Jésuites, le jardin du séminaire épiscopal comporte une portion de la première enceinte . Classée comme site le 5 décembre 1946 (tours, murs de courtine, jardins, plantations et restes de l’enceinte du XIIe siècle), cette portion de courtine est située aux abords du séminaire.
La poterne de la Loucherie.
Cette construction, en partie romane, est située à l'emplacement de la poterne de la Loucherie. À l'époque gallo-romaine, il existait une enceinte, dont un tronçon, long d'une cinquantaine de mètres ainsi que la base de deux tours ,ont été retrouvés dans le quartier de la Loucherie lors de fouilles menées en 1955. Elle daterait du Bas-Empire (fin du IIIème - début du IVème) et aurait été construite après les raids barbares du IIIème siècle. Compte tenu de l'emplacement des nécropoles romaines, normalement situées hors des agglomérations et de l'hypothèse qu'elle englobait le groupe épiscopal, elle aurait délimité un castrum de 9 à 18 ha. Il s'agirait de l'enceinte dont parle Grégoire de Tours, qui raconte qu'en 575, Chilpéric Ier «s'enferma dans les murs de Tournai avec sa femme et son fils».

Cette poterne (petite porte) construite sur la 1ère enceinte communale début XIIIème. Les portes se trouvaient aux extrémités de voiries et généralement entourée de tour , ou bien la tour servait de porte ( les 2 portes du pont des trous) . Ici l'usage en fut très éphémère, les religieux s'opposant à l'accès sur le terrain de l'abbaye et elle fut fermée rapidement .Elle a été fortement "restaurée" après 1945.

Un très bel article de l'Avenir en parle. Cliquez sur l'image pour y accéder.
Le très belle photo a été réalisée par Mr Christophe Bernard qui nous a aimablement permis sa diffusion sur le site.
La tour "Montagu"
Cliquez sur l'image pour accéder à l'article de l'Avenir
Juin 2011, sur le site de Saint-Georges, les bases d’une tour ont été exhumées, précisant le tracé de l’enceinte du Bourg Saint-Brice. La Montagu eut un très court rôle défensif. Elle servira donc à l’habitat ou plutôt de dépendances. On y découvrira une tour carré avec réaménagement d'une tour circulaire.

Morceaux de texte repris d'un article intéressant du journal L'avenir accessible en cliquant ici sur la photo.
La tour du "marché aux jambons".
Construite entre 1277 et 1315, elle se situait à la rue du Marché au Jambon. Elle a été découverte en août 2013 lors de travaux de terrassement. Elle complète ainsi un tracé plus précis de cette fortification.
Elle se trouve entre la porte Ferrain et la tour du Cygne. L’appellation Marché au Jambon est relativement récente et semble d’usage au XIXe siècle. Il s’y tenait, le Vendredi Saint, un marché de viandes fumées.
Les fondations ont été rebétonnées après études complètes.
Des murs de la 2ème enceinte près de la Tour Henri XVIII
Dans le cadre des travaux de la place Verte qu'à l'angle de celle-ci et de l'avenue Henri Paris, des murs d'enceinte ont été repérés par les ouvriers. Rapidement appelée sur place, Isabelle Deramaix, archéologue du service public de Wallonie, a pu mener des fouilles l'espace d'une journée. Elle a mis au jour des murs et un escalier datant du 13ème siècle dans le prolongement desquels est venu, au 16ème siècle, se construire la Tour Henri VIII.
Le mur de la rue Claquedents.
Rue claquedent, un mur contiguë de maisons en cours de démolition mais en évidence un mur de rempart de la seconde communale. Sur un plan de 1667 est un mur d'élargissement des remparts pour les canons.
La tour du "Jardin".
Tour Montagu ©EdA
30 mars 2022, découverte d'un vestige d'une tour du premier rempart que j'ai appelé la tour du "Jardin". Cette découverte fait suite au travaux de rénovation de la rue Royale, une des artères de la ville.
Suivez le mini-reportage de la télévision locale no télé
La tour du Cingle.
Classée par Arrêté du Régent, cette tour en pierre située entre rue du Cygne et des Fossés, fait partie de la première enceinte communale du XIIe siècle et se situe entre les portes Pennier (près de l’Escaut) et des Verriers (au niveau de la rue de Courtrai). Cette muraille suit en fait le tracé de la Gallo-Romaine dont des traces sont retrouvées lors de l’enlèvement des gravois et autres débris laissés par le bombardement incendiaire de mai 1940.

À lire : https://www.lavenir.net/regions/wallonie-picarde/tournai/2019/02/25/le-tournai-davant-tour-du-cingle-oubliee-et-sauvee-NEQH5WGLQZCLTGWG7NDBSG7BAY/
La photo a été reprise de l'article qui elle-même provient de l'archive iconographique du Tournaisis.
Le rempart de Choiseul.
Auparavant située à l'avenue Bozière, il est actuellement impossible de trouver des informations à son sujet. A cet endroit, se trouve l'ancien séminaire de Choiseul.
Les pans de muraille de Bozière
Juin 2018, un important pan de muraille a été mis au jour sur le chantier de démolition des anciens établissements Goossens, du côté de l’avenue Bozière, une première pour Tournai qui découvre un morceau supplémentaire de la seconde muraille qui plus est en très bel état de conservation. Elle sera préservée car elle est unique en son genre ... Je vous invite à lire l'article du Journal l'avenir en cliquant sur la photo.
Cliquez sur l'image pour découvrir l'article
Ses portes
Qui dit mur dit porte
Longtemps emmurée, Tournai possédait des portes d'accès à la ville afin d'y entrer et d'en sortir. Même si elle n'existe plus, elles en sont devenant des lieux-dit. Je désirais confondre le dossier des remparts avec celui des portes mais j'ai fini par mes séparer car chaque dossier est important.

C'est dans le sens horlogique que je vous présente la liste incomplète et un peu chamboulée des portes d'accès qui ont existées. Regrouper ces informations via google a été compliquée car cachée. L'un des site de référence est sans conteste celui des amis de la citadelle de Tournai, une référence en la matière. N'hésitez pas à me corriger !

La première enceinte communale
Suivant les informations recueillies, la première enceinte communale était percée de 15 portes.
  1. la porte Pennier,
  2. la porte des Verriers (ou de Courtrai)
  3. la porte Ferrain.
  4. la porte des Maux
  5. la porte Prime,
  6. la porte Del Vingne (de la Vigne),
  7. La porte Saint Piat
  8. La portelette d'Arras (et sa tour)
  9. L'arche
  10. la porte des Caurois,
  11. La porte Marvis,
  12. la porte d'Aubergny,
La seconde enceinte communale
Suivant les informations recueillies, la seconde enceinte communale était percée de 18 portes, wiquais et portes d'eau. Ces issus étaient défendues par des pont levis et des bailles (palissades).
  1. la porte de Lille,
    La porte de Lille est la seule porte où l'on trouve une trace photographique. La porte de Lille aurait volé en éclat lorsqu'un sergent de Napoléon y aurait entré, pipe au bec, là où on y avait entreposé la poudre noire.
  2. La porte Blandinoise
  3. La porte Froyennoise
  4. La porte de la Sainte Fontaine
  5. La porte Bourdeil
  6. Le pont des Trous
  7. Le wiquais de la Tieulherie
  8. La porte du Château
  9. La porte de la Poterie et sa tour
  10. La porte Morel
  11. La porte Marvis
  12. La porte Wilquet ou Huisset d'Antoing
  13. L'Arc des Chauffours
  14. La porte des Frères Mineurs
  15. La porte des Woisiers
  16. La porte Saint-Martin
La porte de Lille
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